On ne voit que très rarement les agromyzides car elles sont très petites, ne sont jamais présentes en très grand nombre et ne restent pas à la même place très longtemps. Malgré que la majorité des gens n’ait jamais vu ces mouches, il est fort probable que vous ayez déjà observé les traces qu’elles dessinent sur les feuilles. Ces traces ou « mines » sont en fait des petites galeries creusées par la larve qui se nourrit du tissu intérieur des feuilles (parenchyme). Malgré qu’elles soient mieux connues en tant que mineuses de feuilles, les larves peuvent aussi se développer à l’intérieur des tiges, graines, fleurs et racines des plantes. La plupart des espèces sont très spécifiques dans leurs choix de plantes hôtes. Mais certaines, comme par exemple la mineuse maraîchère (Liriomyza sativae), sont polyphages, c’est-à-dire qu’elles s’attaquent à plusieurs plantes non apparentées. Les agromyzides se nourrissent sur une multitude de plantes légumières (tomate, concombre, céleri, haricot, asperge, poireau, épinard, etc.) et ornementales (chrysanthème, pétunia, dahlia, etc.). Étant donné la grande spécificité de plusieurs espèces d’agromyzides, il est parfois possible d’identifier ces mouches uniquement en identifiant la plante hôte sur laquelle la larve se nourrit et en observant le type de mine causée par la mouche. Les mines peuvent prendre différentes formes : linéaires, serpentines (sinueuses), circulaires, etc. De plus, l’emplacement de la mine est important dans l’identification de l’espèce : la larve peut se nourrir suivant les bordures des feuilles ou la nervure principale par exemple. On peut habituellement voir les larves jaunâtres à travers l’épiderme des feuilles, surtout lorsqu’elles arrivent à maturité. Ce sont principalement les larves qui causent les dommages aux plantes, mais les femelles adultes peuvent aussi endommager les plantes en perçant des trous avec leur ovipositeur pour y pondre un oeuf ou pour y sucer la sève. Les dommages causés par les agromyzides sont souvent d’ordre esthétique dans les jardins. Une forte infestation peut par contre réduire le pouvoir photosynthétique de la plante, mais ne compromet habituellement pas sa survie. Les populations d’agromyzides sont très souvent contrôlées naturellement par de petites guêpes parasites. Il n’y a pas que les agromyzides qui font des mines dans les feuilles. Certaines chenilles de papillons, larves de guêpes ou de coléoptères peuvent aussi causer le même genre de dommages aux plantes.